vendredi 5 janvier 2018

Des dirigeants qui font le bouclier humain pour sauver leurs employés




Les meilleurs dirigeants n'hésitent pas à mettre leur démission dans la balance pour protéger leurs équipes ... 

Au milieu des années 1980, LucasFilm (la société de production rendue célèbre par la saga Star Wars) possédait une petite entité spécialisée dans les images de synthèse. Georges Lucas ne croyait pas beaucoup à l’avenir de la « computer division ». Il demanda donc à Doug Norby (son bras droit) de la restructurer. Norby convoqua Ed Catmull et Alvy Ray Smith (les deux responsables de la « computer division ») et leur demanda de faire un plan social. Catmull et Smith ne parvenaient pas à s’y résoudre. Pour sauver leurs collaborateurs, ils essayèrent de convaincre Norby que les licenciements fragiliseraient la « computer division ». Lorsque Georges Lucas déciderait de la vendre, elle ne vaudrait quasiment plus rien.

Mais Norby ne voulait rien entendre. Il finit par adresser un ultimatum à Catmull et Smith : « Vous avez jusqu’à demain matin à neuf heures pour me fournir une liste de noms. » Le lendemain à neuf heures, Catmull et Smith se présentèrent dans le bureau de Norby et déposèrent la liste sur son bureau. Elle contenait deux noms : Ed Catmull et Alvy Ray Smith. Norby renonça au plan social et tous les employés de la « computer division » conservèrent leur poste. Quelques mois plus tard, Steve Jobs racheta la « computer division » de Lucasfilm pour 10 millions de dollars. Elle prit le nom de Pixar et révolutionna le film d’animation avec des dessins animés tels que Toy Story ou Le Monde de Nemo. En 2006, Steve Jobs revendit Pixar à Disney pour un montant de 7,4 milliards de dollars. Une belle plus-value pour un investissement initial de 10 millions de dollars !

L’histoire de Pixar est un cas extrême. Il n’est pas toujours nécessaire de mettre sa démission dans la balance pour protéger ses collaborateurs. Pourtant, elle illustre bien une caractéristique qui distingue les meilleurs dirigeants des autres : ils n’hésitent pas à jouer le rôle de « bouclier humain ». En protégeant leurs équipes, ils créent un climat de confiance … qui se traduit rapidement par une performance accrue.

Source : Sutton, R. (2010), Good Boss, Bad Boss, Business Plus.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire